De nos jours, avoir parmi ses relations une personne homosexuelle est une chose des plus banales. Et ce, quoiqu’en dise l’église qui considère que l’homme ne peut aimer qu’une entité supérieure omnisciente et omniprésente ou, éventuellement sur dérogation papale, une créature née de ce fameux homme par le biais d’une côte, appelée communément « femme ». Notons ici la logique implacable qui veut qu’une personne créée sur la base d’un homme n’en est pas un. Même pas à 0,001%. Je tiens également à souligner que si Dieu est partout − selon les proverbes et les enseignements chrétiens −, il arrive forcément qu’un jour ou l’autre, volontairement ou non, même un homme autorisé par les saintes écritures − comprenez hétérosexuel − finisse par mettre son sexe dans le fondement du Divin. Quoiqu’il parait que ses voies sont impénétrables. A réfléchir.

Le réel problème générationnel de ces dernières années repose en réalité sur la communication car si le corps humain n’a pas changé, la langue qu’il parle à quand à elle grandement évoluée. Façon de parler. Je remercie d’ailleurs Molière d’être décédé il y a fort longtemps, dans le cas contraire il aurait fait un AVC à chacune des répliques de nos films cul-cultes. En effet, si à la question « comment...? », l’on répond toujours « comme ceci » ou « comme cela », à la question « où...? », la réponse a nettement perdu en subtilité. Il reste bien entendu quelques irréductibles qui vous répondront de façon plus agréable et plus utile mais ceux-ci siègent, pour la plupart, à l’Académie Française et seront d’ici peu mis en bière et les autres vous soutiendront que, selon les lois quantiques, la vrai question n’est pas « où ? » mais une infinité d’autres visant à définir si le sujet concerné par la question est limité ou non dans un espace en perpétuel évolution. Ces derniers sont, par ailleurs, enfermés dans un centre spécialisé − renommé CNRS dans le but unique de les tromper − et une enquête à été ouverte suite à un appel anonyme concernant un important trafic de stupéfiants. Les forces de police sont sur le coup.

L’une de ces fameuses autorités gouvernementales nous ramène justement à notre problème. Si la fameuse et si succulente réponse « DTC » ou « Dans Ton Cul » pour les moins fainéants ne peut être judicieusement placée lors d’un dialogue avec un homme gay, il en va de même pour cette superbe police dont les séries américaines nous rabâchent les oreilles qu’est la NYPD. Surtout si votre interlocuteur se nomme Ennigrec, mais là vous le faites exprès. Vous aurez donc la délicatesse de prononcer le nom complet du service, soit : New-York Police Department, ou bien les initiales mais à l’anglaise, soit : ènaïpidi. Mâcher un cheeseburger en même temps aide à la bonne prononciation et, en plus, ça met dans l’ambiance.

Dans le cas où vous ne vous sentiriez pas prêt à user de cette technique, rien ne vous empêche d’éteindre la télévision et de passer une bonne soirée entre potes à boire, à parler de souvenirs et à en créer de nouveau. Attention, cependant, à la quantité d’alcool ingurgitée, non pas que je travaille pour la commission sanitaire, mais une trop forte dose peut avoir des conséquences malheureuses. Je pense notamment aux naïfs qui s’amuseront de l’idiotie alcoolisée de leur ami lorsqu’il leur proposera de les réveiller le lendemain avec un seau d’eau. Mal interprété, vous risquez de finir entièrement nu à user de pratiques sexuelles qui ne vous attirent pas au premier abord. Néanmoins, la découverte est source d’expérience, à vous de voir.

Par ailleurs, hormis les activités sexuelles, tous sports à pédales comme le vélo sont à oublier, pensez également à éviter kayak et autres canoës, ces loisirs n’usant que de coques et de pagaies pourraient faire penser à votre ami que vous le dénigrez et que vous préférez la drogue. Si cela est vrai, pensez à le prostituer, c’est un marché souterrain en demande et si son rendement est bon, il vous sera aisé de payer votre dose quotidienne. En cas de refus de sa part, n’oubliez pas que la vie est une putain.

Je conclurai en affirmant à tous les réfractaires que l’homosexualité n’est pas une maladie  transmissible sexuellement et qu’ils n’ont rien à craindre, que tous ceux qui en ont plein le cul de me lire se sentent, du coup, un peu plus concerné, que l’enquête au CNRS n’a rien donnée - j’ai encore raté mon coup - et qu’avoir un ami gay, c’est tout un art.

 

 

Eldey H.